Piero Gilardi est né à Turin en 1942. Il a débuté sa carrière en 1963 avec l’exposition néo-Dada Macchine per il futuro at Galleria L’Immagine à Turin ; mais il est plus connu pour avoir été un acteur majeur d’Arte Povera.
Piero Gilardi a travaillé essentiellement autour de ses tapis nature qu’il a présentés pour la première à la Galerie Sperone de Turin en 1966.
« L’idée de des tapis m’est venue un après-midi au cours d’une discussion avec un ami sur l’environnement de l’homme de demain. J’ai pensé que de paysage serait différent de l’image que nous en done aujourd’hui la science-ficction. J’imaginais, avec émotion, une ambiance naturelle réalisée artificiellement avec des matières synthétiques pour des raisons d’hygiène et de confort. A ce moment-là, j’ai eu envie de tenter chez moi une expérience de ce genre : après avoir trouvé une matière indéformable, mais souple, le polyuréthane expansé, j’ai reconstitué la rive d’un torrent (4 m2) d’après des relevés effectués au bord d’un vrai torrent ».
Piero Giladi, paru dans Identité Italienne.
La démarche de Gilardi tend à reconstituer le naturel avec l’aide de l’artificiel. Ce n’est pas tant dans l’esprit de mythifier cette possibilité à la manière pop art, que de présenter une réconciliation possible entre l’homme et la nature.
Piero Gilardi a été militant de gauche très actif. Il arrêta d’ailleurs sa carrière artistique un long moment afin d’intégrer la classe ouvrière. De cette expérience il tira une analyse très pointue de l’objet artistique dans la société capitaliste qu’il exposa en ces termes :
« On avait senti à l’époque que la communication était toujours véhiculée à travers la marchandise du capitalisme et, dans le domaine artistique, à travers l’objet. Un objet sacré, comme tous les objets produits par le capitalisme. Le Land Art et l’Art Conceptuel avaient bien sûr tenté de communiquer ces pulsions, mais ce fut à nouveau à travers des métaphores, des films, des photographies, des objets. Dans ce contexte, et après avoir analysé le contenu de mon travail artistique, en accord avec la violence de ce contenu mais ne voulant plus être un spécialiste de la métaphore récupérée dans l’usine de la culture bourgeoise, j’ai eu la certitude que je devais ‘entrer dans la vie ‘, faire un choix politique, me placer à l’intérieur de la classe révolutionnaire, entrer dans le combat militant pour une transformation sociale, une transormation de tous les aspects de la vie »
Piero Gilardi, Etre Artiste autrement, Opus International #63 – 1977.