Pier Paolo Calzolari est un artiste du mouvement Arte Povera qui a travaillé autour de l’idée de performance.
Parmi ses performances les plus connues figurent :
Chien avec trois blocs de glace (1968) qui consiste en trois piliers de glace où est attaché un chien à proximité.
« je voudrais que l’on sache que personne ne peut régenter mon besoin de m’épanouir et de percevoir sur une durée et encore » disait-il de son oeuvre.
Pier Paolo Calzolari a beaucoup joué sur les oppositions stable / périssable dans un esprit poétique où le gestuel prend une part importante dans le processus créatif.
Chronologie :
1968 – Il réalise un cycle d’œuvres de structures givrantes : Gesti.
1968 – Il utilise également des feuilles de tabac : Rapsodie inepte (Infinito)
1969 – des mousses végétales, des molletons.
1970 – il crée aussi des surfaces de poudre de sel, forge des inscriptions métalliques et fabrique des tracés au néon.
1969 – il participe à l’exposition « When Attitudes Become Form », organisée à la Kunsthalle de Berne.
Cet évènement de l’art conceptuel et minimal américains, ou même encore de Joseph Beuys, se singularise par différents éléments marquants : volonté de saturation des sens, affrontement permanent de la vie et de la mort, une façon de rendre visible des données abstraites ou de convoquer l’essence des choses qui repose sur une alchimie organique des éléments qui construisent l’œuvre ; l’invitation à ce que les relations des unités mises en présence : objets (jouets, train électrique), fleurs (arum, rose), animaux (chien albinos, oie, poussins, poissons), êtres humains (Femme colonne , Donna fiore) puissent par leur rencontres inscrire le vivant ou l’ancrer au cœur de chaque création.
Les œuvres sont constituées de matières éphémères qui rencontrent parfois des matériaux plus pérennes mais qui restent malléables. Le thème récurrent de son œuvre est celui du passage du temps. Les matériaux laissent voir leur transformation. Par conséquent on va vers un nouvel état de la matière. “Parlons ainsi de la matière comme substance” dit Calzolari et ajoute que la substance est celle qu’on entend “au sens de se tenir au dessous, de ce qui se tient en dessous”. Comme l’écrivit Gérard Labrot, “liberté et modifications informent à la fois la vie de l’œuvre et la trajectoire de son auteur. Nous touchons là, presque sûrement, à l’un des fondements de l’art pauvre : une temporalité singulière de ses manifestations, à la fois exorbitante et segmentée mais toujours polémique. Temps de l’artiste et temps de l’œuvre sonnent en effet comme un défi à l’ordre, qui réclame repères fixes et progression, même fictive, un défi à une esthétique fille de principes déterminés et positifs, et plus encore un défi à l’histoire”.Didier Abadie, source