Mes citations
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On ne peut plus se permettre d’être un jeune homme qui ne fait rien. Qui est-ce qui ne travaille pas ? On ne peut pas vivre sans travailler, c’est quelque chose d’affreux. Je me rappelle un livre qui s’appelait Le droit à la paresse ; ce droit n’existe plus. Vous préférez la vie au travail d’artiste ? – Oui, répondit Marcel. John Cage se vante d’avoir introduit le silence dans la musique, moi je me targue d’avoir célébré la paresse dans les arts.
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On achète de l’art comme on achète des spaghettis. C’est une capitulation. Il semble aujourd’hui que l’artiste ne puisse vivre sans un serment d’allégeance au bon vieux tout puissant dollar. Cela montre jusqu’où l’intégration est allée. Depuis la création d’un marché de la peinture, tout a été radicalement changé dans le domaine de l’art. Regardez comme ils produisent. Croyez vous qu’ils aiment cela, et qu’ils ont du plaisirs à peindre cinquante fois, cent fois la même chose ? Pas du tout, ils ne font pas des tableaux, ils font des chèques. J’ai vraiment essayé de tuer le petit dieu que l’artiste est devenu au cours du dernier siècle.
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Il n’y a pas d’art relevant d’une classe déterminée d’hommes et y en aurait-il qu’il serait sans importance pour la vie. A ceux qui veulent créer un art prolétarien, nous posons la question : « Qu’est-ce que l’art prolétarien ? » Est-ce l’art fait par les prolétaires eux-mêmes ? Ou un art au seul service du prolétariat ? Ou un art destiné à éveiller les instincts prolétariens (révolutionnaires) ? Il n’y a pas d’art fait par les prolétaires parce qu’un prolétaire qui crée de l’art n’est plus un prolétaire mais un artiste. Un artiste n’est ni prolétaire ni bourgeois et ce qu’il crée n’appartient ni au prolétariat ni à la bourgeoisie mais à tous. L’art est une fonction spirituelle de l’homme et vise à le délivrer du chaos de la vie (du tragique). L’art est libre dans l’utilisation de ses moyens et relève de ses lois propres et de ses lois propres seulement ; dès l’instant où une œuvre est une œuvre d’art, elle est largement au-dessus des différences de classes prolétariat-bourgeoisie. Si l’art devait servir exclusivement le prolétariat, nonobstant le fait que le prolétariat est contaminé par les goûts de la bourgeoisie, cet art serait aussi limité qu’un art spécifiquement bourgeois. Un tel art ne serait pas universel, ne prendrait pas ses racines dans le sentiment national universel mais dans des considérations individuelles, sociales, limitées dans le temps et dans l’espace. Si l’art devait éveiller des instincts à tendance prolétarienne, il se servirait en somme des mêmes moyens que l’art religieux ou nationaliste. Aussi banal que cela paraisse, en vérité il revient au même de peindre une Armée rouge avec Trotsky à sa tête ou une armée impériale avec Napoléon à sa tête. Pour la valeur d’un tableau en tant qu’œuvre d’art, il n’y a pas lieu d’éveiller des instincts prolétariens ou des sentiments patriotiques. L’un comme l’autre sont, du point de vue de l’art, une escroquerie. L’art a pour seul devoir d’éveiller par ses propres moyens les forces créatrices de l’homme, son but est la maturité de l’homme, non pas du prolétaire ou du bourgeois. Seuls des talents limités sont amenés, par manque de culture et par étroitesse de vue, à produire de manière bornée quelque chose comme de l’art prolétarien (de la politique en peinture). L’artiste, lui, renonce au champ spécifique des organisations sociales. L’art que nous voulons, cet art n’est ni prolétarien ni bourgeois parce qu’il doit déployer des énergies assez fortes pour influer sur l’ensemble de la culture au lieu de se laisser influencer par les rapports sociaux.
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L’ornement est un gaspillage d’énergie, de travail et, de surcroît, de santé. Il en a toujours été ainsi. Mais aujourd’hui, cela signifie aussi gaspillage de matières premières.
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On peut mesurer la culture d’un pays par le nombre de graffitis sur les murs des salles de bains.
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L’homme de notre temps, qui remplit ses murs avec des symboles érotiques, est un criminel et un dégénéré.
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“Les besoins du peuple … pas celui du luxe !”
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La forme du bâtiment doit avoir un contenu social, sinon il est simple décoration et formalisme. Nous condamnons l’exhibitionniste comme un élément antisocial dans la société, et nous devons aussi condamner ce type d’architecte, pour qui, la construction d’une maison est simplement l’occasion de présenter ses préférences personnelles formelles pour qu’elles soient vues dans la rue. Meyer Hannes, formation de l’architecte, Conférence de l’Académie de San Carlos, Mexique 1938
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« L’architecte est donc un régulateur de mise en forme des processus vivants de sa société. Il étudie ses besoins matériels et spirituels et les convertit en réalité plastique. Il organise les possibilités techniques et structurelles, il est familier avec les conditions biologiques et connaît l’objet social de son travail, il comprend la mission historique du constructeur, et sait tirer partie du patrimoine folklorique et culturel, il réunit dans son travail les arts les plus disparates, la photographie dynamique de la publicité, le jeu de l’eau, les éléments de la circulation, les arts botaniques. » Meyer Hannes, formation de l’architecte, Conférence de l’Académie de San Carlos, Mexique 1938
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Avant de commencer à discuter de la formation de l’architecte, nous devons d’abord être clair dans nos esprits quant à la portée des activités englobées sous le nom de l’architecture. L’architecture est un processus qui donne une forme et une structure à la vie sociale de la communauté. L’architecture n’est pas un acte individuel réalisé par un artiste-architecte et chargé de produire des émotions. La conception de bâtiments est une action collective. Meyer Hannes, formation de l’architecte, Conférence de l’Académie de San Carlos, Mexique 1938
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Not the old, not the new, but the necessary.
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