Giulio Paolini est un artiste italien né à Gênes en 1940, il passe son enfance à Bergame, et émigre à Turin pour effectuer ses études d’art graphique et de photographie. Artiste mais tout autant passionné d’histoire de l’art, Paolini a une connaissance pratiquement encyclopédique de l’art ; et c’est en mêlant ce savoir à sa création qu’il aiguisé un regard singulier sur l’oeuvre d’art, et de son rapport au spectateur.
En cela Giulio Paolini, est un artiste hors norme. Bien qu’il fut invité, avec enthousiasme, par Germano Celant à la grande exposition Arte Povera – Im Spazio en 1967, à la galerie la Bertesca de Gênes ; c’est peut-être l’artiste de cette mouvance qui représente le moins l’attitude pauvre, si bien qu’on le présente plutôt comme un artiste conceptuel.
Le dessin, le projet, la conceptualisation et l’appel à la référence sont les dominantes du travail de Paolini.
C’est en 1964, à la galerie de Gian Tommaso Liverani La Salita à Rome qu’il présente quelques panneaux de bois brut accrochés au mur, suggérant une exposition dans le processus de mise en place. Cette installation a été vue par Carla Lonzi et Marisa Volpi qui peu de temps après ont écrits les premiers textes critiques sur le jeune artiste.
En 1965 Paolini a commencé à utiliser la photographie , ce qui lui a permis d’étendre son enquête sur la relation entre l’artiste et le travail. Dans la même année, il a rencontré Luciano Pistoi , propriétaire de la Galleria Notizie à Turin, qui lui fait découvrir un nouveau cercle d’amis et de collectionneurs. Il devint son principal distributeur jusqu’au début des années 1970.
Sa position est celle d’un artiste analytique dont l’oeuvre naît pas de la réalisation, mais de la réflexion sur l’art. C’est ainsi qu’il met en oeuvre constamment des brides historiques d’artistes célèbres afin de placer le spectateur dans un état de méditation sur l’art.
D’ailleurs Paolini fait référence d’une façon constante à la statuaire grecque, réflexion qu’il décline d’une façon subversive autour de la ruine, un peu comme l’avait fait Giorgio De Chirico, et sans y associer un quelconque regard nostalgique.