Gilberto Zorio est un artiste contemporain italien, né en 1944, à Andorno Micca, dans le Piémont. Bien que son nom soit associé à la mouvance Arte Povera, Gilberto Zorio a parcouru plusieurs courants comme la peinture abstraite et le minimalisme qui ont également influencé son oeuvre. C’est à partir de 1967, lors d’une exposition personnelle à la galerie Sperone de Turin, qu’il est devenu un acteur incontournable de la scène artistique contemporaine. Ses installations mettent quasiment toujours en scène des énergies où le matériau et l’espace sont construits autour de parcours entre parois, sols et plafond.
Tommasso Trini dira de ses travaux, en préface du catalogue d’exposition à la galerie Sperone de 1967 :
« L’action par laquelle Zorio prend possession des choses du monde est aussi celle qui les fait passer d’un état à un autre. Son énergie reste visiblement conservée dans le travail – un spectacle d’énergie potentielle. Ces travaux montrent assez simplement que leur masse est en rapport avec un champ de gravitation. C’est déjà outrepasser l’espace et ses lois. Cela signifie agir et penser sur la base des lois universelles. Concevoir la masse comme énergie, après Einstein, conduit à découvrir l’unité dans la variété, la nécessité de la contingence. Tout cela est présent dans l’œuvre de Zorio. Il a réalisé par exemple une œuvre à « couleur variable » : même la couleur; qui change avec les variations de l’humidité atmosphérique, est ainsi assujettie à des lois autres que celles de l’esthétique »
Oeuvre et biographie de Gilberto Zorio
Zorio a étudié l’art à la Scuola di arte e di Ceramica (Ecole des Arts et de la Céramique), puis à l’Académie des Beaux-Arts de Turin (1963-1970).
En 1967, il réalise sa première exposition personnelle à la galerie Sperone de Turin où il présente :
- Tenda : la Zorio Tenda (le tente de Zorio), « est une œuvre qui joue avec les lois de la physique et du hasard. Zorio a pris un tapis vert, qui a été trempé dans de l’eau salée, drapée au-dessus d’un échafaudage métallique. L’eau salée a parcouru la toile, et s’est évaporée en parcourant le sol, laissant des traces de sel sur la toile.
- Colonna (colonne). Cette pièce est une simple colonne d’amiante qui écrase un tube de caoutchouc. Zorio a créé trois oeuvres avec les mêmes matériaux. Il a commenté lui-même cette pièce en disant: «Le caoutchouc est une matière végétale, il devient très dur avec le ciment qui l’entoure, dans un équilibre terrifiant, où la chambre à air soutient le tuyau. C’est comme si le souffle manquait à un être, on pourrait parler de sentiments, de forces et des relations entre présent et passé, mais les interprétations risquent de rater leur cible ».
- En 1969 participe à la fameuse exposition « When attitudes become forms », organisée par Harald Szeemann à Berne, en présentant Torch , » un morceau radicale où des torches enflammées , suspendus au-dessus du sol , chute entraînant l’effondrement et la destruction de l’ œuvre elle-même.
- En 1969, il expose à Paris et pour la première fois à New York pour l’événement « à neuf châteaux » où, avec Giovanni Anselmo , ils étaient les seuls artistes européens , confrontés à des artistes de Process Art , anti forme.
- Confine incandescente (1970-1971) : Zorio a beaucoup utilisé le texte comme image durant toute sa carrière. Parmi ceux-ci on trouve des pièces comme : Odio [ haine ] , Confine [ frontière ] , et Fluidità Radicale [ fluidité radicale ] . Trois versions différentes de Confine ont été réalisées . Confine a été écrit en fil incandescent et accroché dans une pièce . Une autre version a été créée par le photographe Paolo Mussat Sartor en 1971. Sartor utilisé longue exposition à photographier l’artiste assis en studio Sartor avec le mot » borner » écrit avec de la fumée d’une cigarette. La fumée cachait le visage de l’artiste. Une autre version a été créée par Zorio en 1971.
- Canoa (1984-1991) : Zorio a créé son premier canoë en 1984 . Cette pièce est construite en terre cuite en forme de triangle allongé qui tient en équilibre sur un creuset. Zorio a décliné cette série sur de nombreux matériaux non conventionnels , y compris le bois, le cuir, des javelots , le sulfate de cuivre , l’acide chlorhydrique , et l’alcool.