Les costumes du Bauhaus



« Il faut savoir danser  » disait Farkas Molnar décrivant la vie à l’intérieur du Bauhaus.

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Les arts de la représentation jouaient un rôle certain au Bauhaus. C’était l’occasion pour les maîtres et les élèves de l’école de se retrouver dans des fêtes et festivals mi-improvisés … bien loin de l’image froide, industrielle et figée qu’il reste de cette école.
Farkas Molnar y décrit une activité nocturne qui visait aussi à décoincer les esprits. Il faut donc savoir  aussi danser.
Ainsi, on en apprend beaucoup sur certains grands noms de l’art, de l’architecture et du design, comme El Lissitsky, Breuer, Klee, Kandinsky (…) lors de ces virées nocturnes qui devaient contrebalancer le sérieux de l’apprentissage de la journée :

« Si vous n’êtes pas familier des festivals du Bauhaus, alors vous ne pouvez pas vraiment savoir ce qu’est le Bauhaus. Ces fêtes surviennent soudainement, sous des prétextes les plus variés…Prenez, par exemple, une journée de grand vent. Vous verrez alors une pancarte gigantesque destinée aux élèves de l’école : FESTIVAL DE JEUX AÉRIENS. Deux cents avions de toutes tailles, formes et couleurs flottent alors dans l’air. Il n’y a rien de plus beau que cela[…] Il y a des choses incroyables qui planent superbement. Le plus beau dans ce spectacle était un morceau de Fritz Schleifer, notre «joli garçon» …

« Les plus grandes dépenses d’énergie se réalisaient lors des fêtes costumées. La différence essentielle entre les bals costumés organisés par les artistes de Paris, Berlin, Moscou et ceux du Bauhaus, c’était que nos costumes étaient vraiment originaux. Chacun préparait le sien. Il devait être original. Inhumains ou humanoïde, tout ce que vous voulez … mais toujours original. Vous pouviez voir de grandes formes monstrueues sur des figurines mécaniques colorées qui ne donnaient pas la moindre idée de l’endroit où se trouvait la tête…. »

« …Et maintenantcdeux ou trois détails intimes sur des gros bonnets. Kandinsky préfère apparaître paré d’une antenne, Itten comme un monstre amorphe, Feininger sous la forme de deux triangles rectangles, Moholy-Nagy comme un segment transparent sur une croix, Gropius comme Le Corbusier, Muche comme un apôtre de Mazdaznan …. »
in « Elet un Bauhausban, » Periszkop -Juin-Juillet 1925.

in La vie au Bauhaus  par Farkas Molnar (1925)

quelques images …  vous pouvez reconnaître certains artistes sur la première photographie.