Les lecteurs attentifs du blog peuvent remarquer qu’il est souvent question du concept de fin de l’Histoire dans art-zoo.com.
Qu’est-ce que l’Histoire ? … Evidemment, vous pouvez lire Hegel si ça vous chante, à ceci près que vous pourriez trouver la lecture indigeste si vous n’êtes pas habitué … C’est pourquoi je vous mets cette petite vidéo très bien faite de nos amis de Wisecrack .
Alors est-ce que l’Histoire est une série d’événements disparates qui n’obéissent à aucune logique apparente ou est-ce que l’on peut l’étudier d’une manière rationnelle comme nous l’invite Hegel ? c’est-à-dire par la lutte de l’esclave pour acquérir sa liberté.
Si c’est bien le cas, est-ce que l’on peut imaginer un moment où l’esclave pourrait entrevoir une paix durable avec ses maîtres ? C’est-à-dire qu’il pourrait trouver des compensations suffisantes à son aliénation (à noter que Freud développe à peu près la même idée dans Malaise dans la Civilisation). Dans ce cas, il n’y aurait plus d’Histoire, car les maîtres resteraient les maîtres et le monde vivrait une sorte de statut quo où l’idée de révolution serait superflue. Ce moment c’est celui que l’on nomme fin de l’Histoire … fin de lutte des classes si on raisonne d’une manière marxisante …
Mais assez de développement spéculatif, tout ceci pour introduire le prologue de Théorème de Pasolini qui introduit ce questionnement car il est toujours intéressant de voir comment le monde de l’art s’empare des grandes questions philosophiques … à savoir, et c’est la questionnement de Pasolini en 1968, est-ce que la Bourgeosie va réussir à transformer les hommes en petit-bourgeois ? …
Evidemment, c’est ce grand mouvement que nous sommes en train de digérer actuellement …
Car l’autre question qui est la conséquence de la première dans Théorème, est de savoir s’il peut découler une forme d’art du fait de la (petite) bourgeosie ? … Et tout se joue à ce niveau dans Théorème, Pasolini voulant définir une formule mathématique qu’il applique à chacun des membres d’une famille bourgeoise de Milan, prouvant que l’idée spiritualité et de sacré ne peut pas arriver dans cette condition … Et que peut-être la seule personne qui comprend ce qu’il se passe, c’est la servante … c’est-à-dire l’esclave …