Vernissage TV nous propose une visite du pavillon russe de la Biennale Architettura (2014) sur le thème de l’histoire de la modernité et du présent. A travers une vision humoristique et subversive, les curators de l’exposition transposent les thèmes modernistes et constructivistes dans le contexte de l’hyper-consommation et du divertissement.
Il est noté dans le communiqué de presse :
«Dans le pavillon russe, nous présentons le stand comme une expo: chaque stand présente un exemple de notre architecture moderne, illustré par une combinaison de matériaux historiques et nouveaux, et décrit aux visiteurs par un représentant qui prêche les vertus du concept, et il se connecte aux besoins contemporains. Le salon s’étend tout au long de la première semaine de la biennale, puis progressivement s’arrête, laissant un environnement abandonné rempli de dépliants, brochures et catalogues que les visiteurs peuvent explorer à leur guise, accompagnés par audioguide app de l’exposition.
Fair Enough est une exposition d’idées. Chaque exposition marque une étape importante dans la modernisation et efface un chemin pour de nouveaux efforts. Ensemble, ils forment un marché de l’invention urbaine – fabriqué en Russie, ouverte sur le monde »
Visite de l’exposition /
Au delà de l’aspect complètement subversif de l’exposition, on perçoit l’ambiguïté de cet héritage moderne qui a façonné la culture occidentale. Il était question à l’époque que le prolétariat se réapproprie son outil de travail et façonne une nouvelle société. On perçoit cet anachronisme a posteriori dans le monde de la consommation et du divertissement qui nous laisse rêveur.
Toujours est-il que les russes sont un peu coincés avec cette histoire, ne sachant pas s’il faut l’admirer ou la cacher. Il existe un nouveau assez conservateur qui voudrait rayer de la carte tous les bâtiments de la période constructiviste ; et notamment la fameuse maison Melninkov.
Peut-être n’ont-ils pas compris que l’on regardera bientôt ces bâtiments comme des joyaux de la culture universelle ; et l’on se dira, pour le meilleur ou pour le pire, qu’il s’est passé quelque chose ici-même.